Tirage lambda sur papier satiné contrecollé sur PVC,
impression UV sur PVC, Impression jet d’encre sur papier
Hahnemühle ultrasmooth contrecollée sur PVC,
rails en chêne massif
Si le mot « rideau » évoque la fin d’une pièce de théâtre, dans le domaine de la photographie il se réfère à l’obturateur à rideaux, et dans le contexte...
Si le mot « rideau » évoque la fin d’une pièce de théâtre, dans le domaine de la photographie il se réfère à l’obturateur à rideaux, et dans le contexte de l’Allemagne de l’Est, il convoque bien sûr l’image du rideau de fer et tout le romanesque qui lui est associé. Ces trois significations coexistent dans ces deux assemblages, deux épisodes qui mettent en scène un personnage charismatique rappelant curieusement le héros moustachu d’une série américaine des années 80. Dans le premier moment, il est deux fois présents : d’une part se tenant seul devant un rideau bleu azur — couleur associée à la marque Pentacon —, brandissant un appareil photo comme prêt à entrer glorieusement en scène, d’autre part, dans une image semi-évidée, presque mentale, semblant sermonner un groupe de personnes agglutinées autour de lui. Dans le second assemblage en revanche, une première image le montre lorgnant son matériel photo d’un air contrarié, tandis que la seconde, à moitié évidée, donne à voir un groupe de Japonais semblant crier victoire au milieu d’un fatras d’équipements électroniques. C’est bien sûr l’histoire du déclin de l’industrie de l’appareil photo est-allemande qui est suggérée à travers cette pièce en deux actes, l'incursion de la microélectronique dans la construction des appareils réflex ayant conduit à l’hégémonie japonaise des années 1970. Cette pièce fait d’ailleurs écho à Placard (2015), autre œuvre à volets dans laquelle j’évoquais la mise à l’écart par Kodak de Steven Sasson (inventeur présumé de la photographie numérique), et plus largement la faillite du géant américain. Isabelle le Minh