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Artworks
Deborah TURBEVILLE Américaine, 1932-2013
The statue room... (Unseen Versailles), 1980Tirage vintage photographique et cadre métallique de l'artiste
Vintage photographic print and artist's metal frame38 x 53 cm
15 x 20 7/8 inchesDT023© All rights reserved to the Estate of Deborah TurbevilleC’est une salle baignée d’une lumière diffuse filtrée par de hautes fenêtres, envahie de statues et fragments antiques. Les figures de pierre, mutilées, semblent s’y animer sous la poussière. Le...C’est une salle baignée d’une lumière diffuse filtrée par de hautes fenêtres, envahie de statues et fragments antiques. Les figures de pierre, mutilées, semblent s’y animer sous la poussière. Le cadre artisanal (de la main de l’artiste), prolonge la tonalité sépia du tirage : il ne sert pas à isoler l’image, mais à l’intégrer dans une autre temporalité, celle d’un passé recomposé. Une inscription manuscrite — « Unseen Versailles 1980, Deborah Turbeville » renforce le caractère intime de l’image qui semble ainsi presque une archive personnelle. L’archive d’un monde suspendu entre mémoire et disparition. L’image émerge d’un rêve ou d’une réminiscence : la netteté est adoucie, les contrastes effacés, la matière du papier absorbe la lumière.
Réalisée pour la série Unseen Versailles (commandée initialement par le magazine Vogue), cette image marque un tournant dans l’œuvre de Turbeville, qui détourne la commande de mode pour en faire une méditation sur la beauté passée, le déclin et l’oubli : Versailles n’est plus le théâtre de la splendeur, il est désormais celui du vestige.
Turbeville conçoit chaque tirage comme un objet unique, souvent manipulé, abîmé, ou encadré à la main, refusant la reproductibilité mécanique propre à la photographie de mode.
J’aime tout particulièrement cette photographie de Deborah Turbeville parce qu’elle m’évoque l’univers de Visconti, par sa manière de faire du décor un organisme vivant, chargé de mémoire et de décomposition. Comme dans Le Guépard ou Mort à Venise, la beauté y est inséparable du déclin : la lumière poussiéreuse, les statues mutilées et le cadre vieilli traduisent une même fascination pour la noblesse des choses défuntes. Turbeville, à l’instar de Visconti, met en scène un monde en train de disparaître — un théâtre du souvenir où chaque objet est un fragment de mélancolie, le vestige somptueux d’une splendeur passée.
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It is a room bathed in diffuse light filtered through tall windows, filled with statues and fragments of antiquity. The mutilated stone figures seem to come alive beneath the dust. The handmade frame (crafted by the artist herself) extends the sepia tone of the print: it does not serve to isolate the image but rather to situate it within another temporality, that of a reconstructed past. A handwritten inscription —“Unseen Versailles 1980, Deborah Turbeville”— reinforces the intimate nature of the image, which feels almost like a personal archive. An archive of a world suspended between memory and disappearance. The image seems to emerge from a dream or a recollection: sharpness is softened, contrasts are muted, and the paper’s texture absorbs the light.
Created for the Unseen Versailles series (originally commissioned by Vogue), this photograph marks a turning point in Turbeville’s work. She diverts the fashion commission into a meditation on bygone beauty, decline, and oblivion: Versailles is no longer the theatre of splendor, but of ruin.
Turbeville conceived each print as a unique object, often handled, distressed, or framed by hand, rejecting the mechanical reproducibility typical of fashion photography.
I am particularly drawn to this photograph by Deborah Turbeville because it evokes the world of Visconti, in the way it transforms setting into a living organism, charged with memory and decay. As in The Leopard or Death in Venice, beauty here is inseparable from decline: the dusty light, the mutilated statues, and the aged frame all express the same fascination with the nobility of vanished things. Turbeville, like Visconti, stages a world close to disappearing —a theatre of remembrance where every object is a fragment of melancholy, the sumptuous vestige of a lost splendor.Provenance
- Deborah Turbeville, Unseen Versailles, galerie Serge Aboukrat, Paris (FR), 2012
- Collection particulière (FR)Expositions
- Deborah Turbeville, Unseen Versailles, galerie Serge Aboukrat, Paris (FR), 2012
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