A partir de la fin des années 1950, Georges Noël crée la série des 'Palimpsestes', un titre qu’il continue de donner à certains de ses tableaux jusque dans les années...
A partir de la fin des années 1950, Georges Noël crée la série des "Palimpsestes", un titre qu’il continue de donner à certains de ses tableaux jusque dans les années 1990. Le palimpseste (du grec ancien « gratté de nouveau ») désigne un manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau. Cette méthode fut utilisée au Moyen-Âge par des copistes qui, le parchemin étant rare, réutilisaient d’anciens manuscrits pour y copier de nouveaux textes. Les vieux manuscrits étaient ainsi préalablement effacés à l'aide d'une pierre ponce pour être recouverts de nouveaux textes. « Ce que suggère en premier lieu cette histoire, c’est que la peinture n’est peut-être que l’instant suspendu de recouvrements et d’effacements à l’intérieur d’un même tableau, un moment d’ordre dans un processus permanent de construction et de déconstruction. » (Emmanuel Guiguon)
Cette toile est emblématique des recherches de Georges Noël au début des années 1960 par sa technique et par sa composition. Une technique picturale qui procède d'incisions, de graffitis, d'écritures gestuelles et de superpositions de signes dont les entrelacements sont accentués par un usage visuel de la signature et de la date de la création de l’œuvre (une manière aussi de l'inscrire dans le temps présent).
Ces tracés renvoient autant à l’écriture qu’aux signes mystérieux et magiques des chamanes. Ils sont encadrés par une série de grilles et de fenêtres qui s'ouvrent sur un monde secret, intérieur ou archaïque dans lequel Georges Noël a puisé son inspiration toute sa vie.
L'oeuvre est incluse au catalogue raisonné de l'artiste actuellement en préparation par Mme Margit Rowell.