La double ou triple lecture des peintures m’a toujours intéressée. Tout d’abord la vision de loin, puis le regard de près, comme avec les marginalia des manuscrits médiévaux, où se...
La double ou triple lecture des peintures m’a toujours intéressée. Tout d’abord la vision de loin, puis le regard de près, comme avec les marginalia des manuscrits médiévaux, où se répondent texte, images et notes. On peut alors découvrir des scènes inattendues, scatologiques, érotiques, insolentes et cachées, comme camouflées. Comment planquer dans la peinture les choses que l’on raconte à voix basse, comment engluer tout cela pour que néanmoins cela sonne comme un cri ? Les motifs sous-jacents apparaissent à qui regarde avec attention. Il faut du temps. Sont-ils générés par la peinture elle-même plus que par moi-même ? Dans ma façon de peindre, j’attends que finalement se istingue quelque chose dans cette espèce de chaos ou magma de la peinture. J’attends que la peinture fasse le boulot toute seule et qu’elle me raconte une histoire sans début ni fin. C’es une sorte de fatras au sens propre du terme : une forme poétique construite et dépourvue quelquefois de sens, comme à ses origines. Une histoire de fou, mais du fou Hamlet. C’est-à-dire l’homme sensé. L’idiot.Comme dans mon blog Days, journal sans prétention que je tiens depuis 2004 et qui m’aide à me repérer dans le temps (p. 59). Quand j’écris mon blog, ce n’est pas moi qui écris. Ce sont mes mains. Je laisse faire. Je suis…