Réalisé par Daniel Pommereulle à la fin du mois de mai 1983, alors qu'il séjourne longuement en Asie (au Japon et en Corée), ce dessin signale l’évolution de ses recherches dans la préparation de ses nouvelles sculptures. Sur papier calque, un support qu'il affectionne particulièrement pour ses propriétés de transparence, il trace des formes oblongues et terrestres, tiges végétales s’épanouissant en de larges feuilles tombantes ou paysages de plantes et de rochers dans un univers qui semble constamment en mouvement. Les formes s’allongent, se balancent, s’amollissent. Le langage formel de ces nouveaux travaux évoque encore celui du surréalisme. Faut-il y voir une citation des "Montres molles" de Salvador Dalí que Pommereulle tient pour l’œuvre majeure (la seule) de l’artiste ?

Pommereulle dépeint un univers mental aux formes hybrides, végétales, humaines ou minérales. Contrairement à ses premières peintures, ses paysages imaginaires s’ancrent ici dans une réalité physique, naturelle. Une quiétude s’installe, inattendue.

Cette œuvre appartient à une série de dessins sur calque conservés dans l'atelier de l'artiste. Les sculptures n'ont pas été réalisées mais l'ensemble de ces travaux prépare le cycle des pastels des "Passants luisants". (Armance Léger)