Jusqu’à ce moment-là, compte tenu de l’importance de Brancusi et d’André, le bois avait été le matériau de prédilection de Nonas. Le bois de récupération que lui et de nombreux autres artistes utilisaient avait une histoire ; c’était un matériau vivant, avec des nœuds et des fissures, qui résistait ; il permettait un contact direct dans le sens où il pouvait être travaillé sans machines lourdes. Mais l’aspect romantique attaché à ces propriétés était précisément ce que Nonas voulait éviter.

Ainsi, seulement une semaine avant l’ouverture de son exposition, il décida de faire répliquer ses œuvres en acier, pour découvrir que cela les transformait complètement :
"Les pièces se révélèrent totalement différentes de ce que j’avais imaginé, mais totalement fascinantes. Je réalisai que ce n’était pas simplement une question de changement de matériau : cela modifiait le sens, la présence, et la réalité de ces objets dans tous les sens."

Ce n’était pas uniquement à cause de l’origine industrielle de l’acier ; c’était l’aura, l’apparence des sculptures qui suscitaient une forme différente de perception :
"Visuellement, l’acier possède certaines propriétés très réelles. Une ligne faite avec ces poutres d’acier, contrairement à des planches de bois de mêmes dimensions, est plus rapide, ton regard parcourt l’acier plus vite que le bois. Le bois est un matériau visuellement absorbant, il absorbe ton regard."

L’apparence des sculptures changea aussi parce que, compte tenu de la nature de l’acier, l’épaisseur des poutres pouvait être grandement réduite. Ce qui comptait désormais, ce n’était ni la masse brute du matériau ni les propriétés de ses surfaces, mais la configuration réelle de la pièce et la manière dont elle était installée.

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Until that moment, considering the importance of Brancusi and André, wood had been Nonas’s preferred material. The reclaimed wood that he and many other artists used had a history; it was a living material, with knots and cracks, that resisted; it allowed a direct contact in the sense that it could be worked without heavy machinery. But the romantic aspect attached to these properties was precisely what Nonas wanted to avoid.

Thus, just one week before the opening of his exhibition, he decided to have his works replicated in steel, only to discover that this completely transformed them:
"The pieces turned out to be totally different from what I had imagined, but utterly fascinating. I realized that it was not simply a matter of changing material: it altered the meaning, the presence, and the reality of these objects in every way."

It wasn’t solely because of the industrial origin of steel; it was the aura, the appearance of the sculptures that triggered a different form of perception:
"Visually, steel possesses some very real properties. A line made with these steel beams, unlike boards of wood of the same dimensions, is quicker - your gaze moves over the steel faster than over the wood. Wood is a visually absorbing material; it absorbs your gaze."

The appearance of the sculptures also changed because, given the nature of steel, the thickness of the beams could be greatly reduced. What mattered now was neither the raw mass of the material nor the properties of its surfaces, but the actual configuration of the piece and how it was installed.