La Galerie Christophe Gaillard est particulièrement heureuse d'annoncer la première exposition personnelle de Letha Wilson à la galerie et de fait en Europe, du 9 octobre au 15 novembre 2014.
L'œuvre de Letha Wilson a autant à voir avec la sculpture et parfois l'installation qu'avec la photographie, car résolument engagée dans ce nouveau champ de l'art contemporain qui abolit les frontières entre media. Letha Wilson tend à réduire l'impossibilité consubstantielle à la photographie de ne pouvoir rendre compte de la matérialité physique du site représenté, de l'embrasser formellement.
Prenant comme base des photographies couleur de vastes canyons, de montagnes, de déserts, de gros plans de rochers, ou de végétation (somme toute formellement assez banales) que l'artiste réalise elle- même lors de longues promenades dans le Grand Ouest américain (la Californie, l'Utah ou sa terre natale du Colorado), elle soumet ensuite les tirages à divers processus physiques : ils sont soit pliés, coupés, lacérés ou bien recouverts de ciment ou encore inclus dans du béton. Parfois même, ces prises de vues de montagnes et de paysages sont physiquement liées à l'espace de la galerie et intégrées directement aux murs, au sol ou au plafond, brouillant ainsi les lignes entre image et objet. A l'heure où de nombreux artistes utilisent le numérique (Jon Rafman, Artie Vierkant), le travail de Letha Wilson s'inscrit lui dans un engagement physique direct, à l'instar de celui de Mariah Robertson par exemple. L'image photographique est un point de départ pas une finalité.
«J'utilise, dans mon travail, des photographies que j'ai prises dans des paysages naturels comme point de départ à une interprétation ou une confrontation. Chaque pièce crée des relations entre architecture et nature, les murs d'une galerie et les étendues sauvages américaines. Dans ces sculptures à base photographique, la capacité d'un tirage à transporter son spectacteur est à la fois encouragée et questionnée; l'intervention sculpturale tentant de compenser l'impossibilité d'une photographie à cerner le site physique qu'elle représente. La photographie de paysage en tant que genre est abordée avec autant de révérence que de scepticisme.» Letha Wilson
Pour cette exposition à la Galerie Christophe Gaillard, l'artiste présentera dix nouvelles oeuvres spécialement réalisées pour l'occasion.