1827. Nicéphore Niépce met au point un procédé qui permet de fixer une image sur une plaque métallique, donnant naissance à la première photographie de l’Histoire.
1841. Le peintre américain John Goffe Rand invente la peinture en tube, permettant de conserver les couleurs plus longtemps et de les transporter plus facilement.
Loin d’être anecdotiques, ces deux inventions techniques ont révolutionné le monde de l’art en permettant aux artistes de sortir de leurs ateliers et favorisant, quelques années plus tard, l’émergence d’un des courants les plus importants de l’art moderne, l’impressionnisme. Aujourd’hui, la pratique hors de l’atelier est devenue chose commune au sein de la création contemporaine, comme en témoignent les artistes réunis dans cette exposition. S’inscrivant dans l’héritage impressionniste, le photographe Mustapha Azeroual capture dans le paysage les modulations lumineuses du ciel, des premières lueurs du Soleil au crépuscule. Marina Gadonneix, quant à elle, s’immerge au sein des laboratoires scientifiques pour profiter du savoir-faire des ingénieurs et de leur maîtrise des technologies innovantes. D’autres encore (Geert Goiris, Dove Allouche) puisent leurs sources d’inspiration dans les domaines technique et scientifique et dans le formidable potentiel esthétique mis à leur disposition. Dans ce contexte, l’exposition Sortie d’ateliers révèle aussi en creux les liens incontestables qui ont toujours existé entre l’art et la science, deux domaines supposément opposés mais qui n’ont pourtant cessé de s’attirer et de s’influencer. Le parcours met en évidence qu’artistes et scientifiques partagent une volonté commune, celle de dépasser les limites de leur domaine respectif en cherchant sans cesse de nouveaux moyens de (conce)voir le monde.