Julien des Monstiers: TENDRE INTÉRIEUR

12 Septembre - 31 Octobre 2024 Bruxelles / Main space

Julien des Monstiers
Tendre Intérieur

12.09 - 31.10.2024

 
« Une peinture doit échapper à son temps et à sa propre temporalité. »
Julien des Monstiers
 
Lorsque l’art transcende les époques, il nous invite à repenser notre rapport au temps et à l’histoire. Julien des Monstiers nous convie à découvrir son univers où passé et présent se rencontrent dans une confrontation saisissante. Pour sa première exposition en Belgique, l’artiste pose une question fondamentale : et si notre perception linéaire du temps n’était qu’une illusion rassurante ?
 
Julien des Monstiers (1983, Limoges) est représenté par la Galerie Christophe Gaillard depuis 2016. Après quatre expositions personnelles qui lui ont été dédiée dans l’espace parisien de la galerie, il investit aujourd’hui l’entièreté de la galerie de Bruxelles. Cette exposition monographique est un véritable manifeste pour la peinture, une discipline qu’il réinvente par une technique singulière et où le pinceau du peintre ne touche pas directement le support définitif.
 

Le travail du peintre Julien des Monstiers n’est pas simplement une juxtaposition de pigments ; c’est une déconstruction méthodique où chaque couche de peinture raconte une histoire différente. À première vue, ses œuvres semblent avoir été sculptées dans la matière. Une observation attentive révèle cependant un processus inverse : l’artiste recouvre ses toiles de plusieurs couches d’huile avant de graver des sillons qui dévoilent les strates sous-jacentes. Ensuite, le peintre s’attaque à la composition : les motifs choisis sont peints, carré après carré, et transférés avec des pressions variables, sur la surface de la toile.

Par sa technique, le peintre accepte volontairement une perte de détails et nous rappelle que la mémoire est faite d’oublis et de fragments. Comme l’explique Catherine Wermester : « La plus pertinente de toutes les métaphores semble être celle de la peau avec ses différentes couches. Les supports sur lesquels l’artiste a peint avant le transfert sur les films transparents pressés sur la toile s’accumulent partout dans son atelier qui prend des allures de tannerie. Tout est affaire de peau. Avec elle, la fine pellicule de peinture juste assez sèche ou encore assez fraîche pour l’artiste puisse la détacher délicatement de la surface, en découvrant une autre, tout aussi fine, devient membranes ». (Catherine Wermester, 2024)

 

Les inspirations du peintre sont aussi vastes que ses obsessions pour le motif. De l’histoire de l’art à la culture populaire, ses tableaux se situent à la croisée des chemins, où les références aux grands maîtres côtoient des éléments issus de la pop culture. Comme le souligne Hanna Baudet, « Son œuvre contient, ainsi, des signes d’un passé à la fois intime et universel. Cependant, il s’amuse à mixer ces traces avec des réminiscences inventées. Les toiles faussement abimées, comme soumises aux affres du temps deviennent, alors, des témoins d’existences fantasmées. Par cette réappropriation de l’histoire de l’art, la peinture de Julien des Monstiers devient exo-fiction ».

 

Actuellement, l’œuvre de Julien des Monstier est également à l’honneur dans deux institutions française majeures : le Château de Chambord (jusqu’au 3.11.2024) et le Suquet des artistes à Cannes (jusqu’au 22.09. 2024). Précédemment, son œuvre a été exposée dans les institutions publiques telles que le MO.CO, Montpellier (2023) ; Collection Lambert, Avignon (2019) ; Fondation Pernod Ricard, Paris (2015) ; Le Palais de Tokyo, Paris (2014).