GIANFRANCO BARUCHELLO: Le futur est un arbre

15 Mars - 19 Avril 2025 Paris / Main space

VERNISSAGE LE SAMEDI 15.03.2025 16H-20H

 

Dans la suite de ses expositions monographiques consacrées au Fonds Daniel Cordier, la Galerie Christophe Gaillard présente un ensemble remarquable d’œuvres sur papier ainsi que deux grandes toiles de Gianfranco Baruchello.

 

Gianfranco Baruchello (1924-2023) est un artiste conceptuel italien, à la fois peintre, poète et cinéaste. Après des études de droit, une thèse en économie et une carrière industrielle jusqu’en 1959, il se consacre entièrement à l’art, notamment à la peinture. Monté à Paris au début des 1960, il côtoie les milieux d’avant-garde artistiques, dont le peintre Roberto Matta et les critiques Alain Jouffroy, Robert Lebel ou Pierre Restany. Il participe alors à plusieurs expositions et manifestations collectives. 

 

Baruchello réalise ces œuvres entre les mois de mai et août 1963, durant les semaines qui suivent sa toute première exposition personnelle à Rome (galerie La Tartaruga, mai 1963) et juste avant de rencontrer Daniel Cordier à Paris au mois de septembre. Un an plus tard, le marchand et collectionneur présente pour la première fois l’œuvre de Baruchello aux États-Unis dans sa galerie de New York, à la Cordier & Ekstrom Gallery, introduite par un texte de la fameuse historienne d’art américaine Dore Ashton. 

 

Baruchello fait la part belle à l’espace, au vide, au blanc. Seuls quelques éléments minimaux, accentués par des tâches de couleurs vives, sont disposés à la surface du papier ou de la toile, preuves de sa recherche d’une décentralisation conceptuelle de l’espace. Dore Ashton commente ainsi ses œuvres :
« Baruchello, un peintre romain de 39 ans dont les intérêts pour la science et la philosophie sont lisibles dans son travail, appartient à une catégorie croissante d’artistes qui se déplacent librement du territoire du discours écrit et parlé à celui de la peinture et de la couleur. Ces artistes attaquent les limites conventionnelles de la peinture avec leurs préoccupations « mentales » (il est vrai que Léonard a fait de nombreuses représentations graphiques de ses observations scientifiques, mais il ne les considérait pas comme des œuvres d’art. Cette génération le fait et peut le justifier). L’artiste en tant qu’intellectuel n’est pas une entité nouvelle, mais il peut encore être remis en question à la fois pour sa capacité à penser et pour ses capacités formelles. »

 

Militant, poète, cinéaste, peintre, dessinateur, artiste-fermier, définitivement inclassable, Gianfranco Baruchello fut notamment proche de Marcel Duchamp (une rencontre décisive, précisément en 1963 à New York, et qui marque un tournant dans son travail), d’Alain Jouffroy, de Gilles Deleuze, Italo Calvino, Mario Schifano ou encore de Jean-François Lyotard. Selon Nicolas Bourriaud, qui orchestra sa rétrospective à la Villa Arson à Nice en 2018 : « son œuvre, immense fresque pulvérisée en micro-détails, se présente comme un attentat contre tout ce qui est massif, continental, autoritaire ».

 

Gianfranco Baruchello (Livorno, 1924 - Rome, 2023) a vécu à Rome et Paris. Depuis la fin des années 1950, ses recherches ont croisé les tendances majeures des avant-gardes occidentales, du pop art à l’art conceptuel. Il a expérimenté différents
médiums : peinture, cinéma, installation, objets, sculpture et performance. Baruchello a participé à la Biennale de Venise (1976-1980, 1988-1990, 1993, 2013) et à la Documenta de Kassel (1977, 2012). Ses œuvres sont conservées notamment dans les collections du MoMA et du Guggenheim Museum à New York, de l’Hirshhorn Museum de Washington, du Philadelphia Museum of Art de Philadelphie aux États-Unis, des Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea et du MAXXI à Rome en Italie, du MACBA à Barcelone en Espagne, au ZKM de Karlsruhe en Allemagne, au CNAP et au Centre Georges Pompidou à Paris ou encore à l’IAC de Villeurbanne en France.