Hélène Delprat: Le contenu pictural

4 Septembre - 31 Octobre 2025 Bruxelles / Main space

Hélène Delprat, artiste française née en 1957, développe depuis plus de quarante ans une œuvre foisonnante et indisciplinée, mêlant peinture, vidéo, sculpture, écriture, scénographie et archives personnelles. Avec une ironie mordante et un humour noir assumé, elle interroge les thèmes de l’histoire, de la mémoire et de la mort.

 

Comme l’a souligné l’historienne Laurence Bertrand Dorléac lors de l’exposition, Écoutez ! C’est l’éclipse à la Fondation Maeght : « Son art est autant hanté par les fantômes de l’histoire (de la guerre en particulier) et de l’histoire de l’art (de Piero della Francesca à William Hogarth, d’Ad Reinhardt à Paul McCarthy ...) que par les images populaires et familières. Elle est ainsi avide d’images de presse, de la Gazette Drouot, de bandes dessinées d’hier et d’aujourd’hui. Elle n’a de cesse d’imprimer, de photocopier, de classer ... Quant aux épisodes traumatisants de sa vie, elle préfère leur donner la forme cryptée d’un rebus. Sa propension à tourner le pire en dérision rend son art d’autant plus vivant, truculent, drôle et archi émouvant ».

 

Pour sa première exposition personnelle en Belgique, à la Galerie Christophe Gaillard, elle présentera des peintures et des céramiques récentes ainsi qu’une sélection de gouaches de petit format jamais exposées, datant du milieu et de la fin des années 1990. Réalisées à une période charnière, marquée par un retrait

temporaire du monde de l’art, ces œuvres témoignent d’une remise en question profonde de sa pratique et d’une réflexion forte sur l’audace, le cynisme et la nécessité de la transgression dans l’histoire de sa peinture.

 

Ce questionnement entre en résonance directe avec la célèbre « période vache » de René Magritte — une phase brève, irrévérencieuse et encore trop peu montrée de son œuvre. Delprat exprime depuis longtemps une fascination pour cette parenthèse provocante, dans laquelle elle reconnait une forme de liberté absolue.

 

En février 2015, dans son blog « Days » sous le titre Croutes et Noir elle commente notamment Le Mal de mer : « C’est vraiment atroce mais ... Je n’en reviens pas qu’on ose en pleine conscience, faire cela. C’est balaise d’oser s’écarter de son savoir, de sa « manière » et de regarder l’horreur en face. C’est l’absolu contraire de ce que l’on connaissait de lui : Le geste comme négligé, le bâclage, la peinture qui salit et éclabousse, le mouvement que l’on sent nerveux. L’irregardable ... C’est

vraiment du « prenez ça » ou du « Je vous emmerde » pour sa première exposition à Paris. "Période Vache" c’est moche comme mot aussi ».

Cette admiration critique souligne son attachement aux gestes de rupture, au refus de la répétition, et à l’insolence nécessaire à toute œuvre vivante.

 

C’est dans cet esprit qu’elle souhaite intituler son exposition Le Contenu Pictural, un hommage explicite à Magritte, mais aussi à Scutenaire: l’ami de Magritte, le complice aux Inscriptions irrévérencieuses, et bien souvent, l’auteur des titres des tableaux du peintre. L’œuvre Le destructeur, présente dans l’exposition, est un portrait étrange de « Scut », photographié par Magritte dans son costume à carreaux.

 

L’exposition s’inscrira dans la continuité de celle présentée à la Fondation Maeght, et précèdera celle de New-York en 2026 à la Galerie Hauser & Wirth et en 2027 au Centre Pompidou-Metz.

 

Vernissage

Jeudi 4 septembre 2025

17:00 – 21:00

Rendez-vous — Brussels Art Week

Jeudi 4 septembre, 17:00 – 21:00

Vendredi 5 – dimanche 7 septembre, 11:00 – 18:00

Exposition

Vendredi 5 septembre – Vendredi 31 octobre

Du mercredi au samedi,

de 12:00 à 18:00 ou sur rendez-vous

Artist Talk

Vendredi 5 septembre, 18:00

Avec Hélène Delprat, Goedele Bartholomeeusen

& Christophe Gaillard