Peintre de formation, plasticien s’aventurant volontiers dans l’exercice de la sculpture et de l’installation, la photographie n’est pas chez Thibault Hazelzet une discipline. Mais il affirme dans le même temps et sans détour que l’œuvre est là : dans ces formats variables montés sous diasec, résultat d’un enregistrement réalisé à la chambre photographique. Du « photographique » donc, plus que de « la » photographie. Ce qui se laisse distinguer est, sans aucun doute possible, le produit d’une optique. Vous y retrouvez des types d’aberrations tels le flou et les déformations, qui font partie de notre culture visuelle. Les « choses » ont donc bel et bien été enregistrées mais sans que soit mise en œuvre une volonté de les regarder. Cette désinvolture voire cette négligence technique à l’égard de l’optique résulte d’une intention profonde : Thibault Hazelzet ne change pas ses objectifs en fonction d’un quelconque besoin, il agit de manière pragmatique et intuitive, règle ou dérègle en fonction du point qu’il veut faire apparaître net, ou à l’inverse en fonction de zones qu’il souhaite livrer à l’indéfini. Son approche de l’optique est sensuelle. Parlez-lui de mise en lumière, vous obtiendrez la même réponse : pas d’effet recherché par l’éclairage des objets, dont il sait que l’on en obtient pourtant ce que l’on souhaite. Définitivement, pour Thibault Hazelzet, la photographie n’a jamais autant de mérite que lorsqu’elle est réduite à une forme d’archaïsme de son usage : une impression optique.
Thibault HAZELZET: La parabole des aveugles
Past exhibition
2012-11-29