Isabelle Le Minh FR, 1965
Une catastrophe qui a déjà eu lieu (Roland Barthes), 2013
Tirage piezo sur papier coton contrecollé sur alu, bois peint, monté sur châssis
120 x 91 cm
47.2 x 35.8 inches
47.2 x 35.8 inches
ILM071
Avec la révolution numérique, la photographie a connu au cours de la dernière décennie des bouleversements inouïs, tant dans la manière dont elle est abordée par les professionnels et le...
Avec la révolution numérique, la photographie a connu au cours de la dernière décennie des bouleversements inouïs, tant dans la manière dont elle est abordée par les professionnels et le « grand public » que dans sa nature et son essence même ; mais curieusement, nul ouvrage théorique d'envergure et de portée internationale n'est paru à ce jour et les livres de référence dans le domaine - écrits par Susan Sontag (La photographie, 1977), Roland Barthes (La chambre claire, 1980), Rosalind Krauss (Le photographique - Pour une théorie des écarts, 1990), Vilém Flusser (Pour une philosophie de la photographie, 1983) ou Walter Benjamin (Petite histoire de la photographie, 1931 et L'?uvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, 1936) - étaient déjà des « classiques » il y a vingt, voire trente ans. C'est pourquoi il me semble que ces textes appartiennent déjà au passé - ils se réfèrent d'ailleurs souvent au XIXème siècle, ne serait-ce que par les choix iconographiques de leurs auteurs et éditeurs (telle la reproduction d?un daguerréotype en couverture de La Photographie par Susan Sontag).
De manière générale, s'il est vrai que les photographies servent parfois d'illustrations aux livres, à l'inverse, il arrivait souvent qu'un livre figure dans une photographie, et cela dès l?invention du médium (comme cette fameuse Scène dans une bibliothèque que Fox Talbot inséra dans The Pencil of Nature en 1844 et qui donnera lieu plus tard à bien des analyses). Mais c?est dans les portraits photographiques élaborés en studio que les livres sont le plus représentés - sans doute parce que cet accessoire était valorisant pour la personne qui le tenait entre les mains, même si l'identification de l'ouvrage s'avérait généralement impossible.
A l?aide d?un logiciel de retouche numérique, j'ai donc placé dans les mains de femmes portraiturées au début du siècle dernier ces incontournables classiques de la photographie, histoire de donner du corps à leur lecture et de questionner ? par un anachronisme grossier, certes ? la portée, voire l'obsolescence de ces textes au regard de ce qu'est devenue la photographie. Les tirages piezo ? version contemporaine du procédé de tirage au charbon si cher aux pictorialistes de la fin du XIXème siècle ? ont été juxtaposés à une peinture à l'huile qui reprend la couleur dominante sur la couverture du livre inséré dans chaque portrait, comme si la photographie était plus que jamais liée à la peinture.
De manière générale, s'il est vrai que les photographies servent parfois d'illustrations aux livres, à l'inverse, il arrivait souvent qu'un livre figure dans une photographie, et cela dès l?invention du médium (comme cette fameuse Scène dans une bibliothèque que Fox Talbot inséra dans The Pencil of Nature en 1844 et qui donnera lieu plus tard à bien des analyses). Mais c?est dans les portraits photographiques élaborés en studio que les livres sont le plus représentés - sans doute parce que cet accessoire était valorisant pour la personne qui le tenait entre les mains, même si l'identification de l'ouvrage s'avérait généralement impossible.
A l?aide d?un logiciel de retouche numérique, j'ai donc placé dans les mains de femmes portraiturées au début du siècle dernier ces incontournables classiques de la photographie, histoire de donner du corps à leur lecture et de questionner ? par un anachronisme grossier, certes ? la portée, voire l'obsolescence de ces textes au regard de ce qu'est devenue la photographie. Les tirages piezo ? version contemporaine du procédé de tirage au charbon si cher aux pictorialistes de la fin du XIXème siècle ? ont été juxtaposés à une peinture à l'huile qui reprend la couleur dominante sur la couverture du livre inséré dans chaque portrait, comme si la photographie était plus que jamais liée à la peinture.