Du 22 mars au 9 juin 2025, la Fondation Maeght présente une exposition monographique consacrée à Hélène Delprat conçue spécifiquement pour les salles en rez-de-jardin du bâtiment historique
L’histoire et l’histoire de l’art – dont certains artistes phares de la Fondation Maeght – infusent secrètement l’œuvre d’Hélène Delprat, figure majeure de la scène artistique contemporaine. Ses œuvres côtoient celles de ces grands maîtres depuis de nombreuses années au sein de la collection de la Fondation Maeght.
L’exposition explore le monde d’Hélène Delprat dont l’histoire originale croise celle de la Fondation Maeght. À 16 ans, elle y découvre Giacometti et Le Musée imaginaire de Malraux qui l’impressionnent au point de s’en souvenir encore aujourd’hui dans son accrochage actuel.
Le titre poétique de l’exposition, emprunté à Alfred Jarry, annonce la couleur :
« Écoutez ! C’est l’éclipse. ». Le meilleur de l’histoire personnelle et commune d’Hélène Delprat nous est offert à travers un parcours de plus de soixante œuvres qui retrace une aventure singulière : elle a souvent préféré les chemins buissonniers plutôt que la voie royale assurée, dès sa sortie de l’École des Beaux-Arts, par son séjour à la Villa Médicis et son entrée à la prestigieuse Galerie Maeght. Ayant toujours aimé se compliquer la vie en brisant tout ce qui allait de soi, elle fuira le succès. Elle s’éclipsera sans
jamais cesser de peindre tout en se plaignant amèrement de la difficulté d’y arriver.
jamais cesser de peindre tout en se plaignant amèrement de la difficulté d’y arriver.
Son art est autant hanté par les fantômes de l’histoire (de la guerre en particulier) et de l’histoire de l’art (de Piero della Francesca à William Hogarth, de Ad Rheinhardt à Paul McCarthy…) que par les images populaires et familières. Elle est ainsi avide d’images de presse, de la Gazette Drouot, de bandes dessinées d’hier et d’aujourd’hui. Elle n’a de cesse d’imprimer, de photocopier, de classer… Quant aux épisodes traumatisants de sa vie, elle préfère leur donner la forme cryptée d’un rébus. Sa propension à tourner le pire en dérision rend son art d’autant plus vivant, truculent, drôle et archi-émouvant.
Plus de soixante peintures (dont de très grands formats), dessins, sculptures, films, photographies et céramiques seront répartis en huit séquences. Deux sculptures originales imaginées et réalisées pour les bassins de la Fondation Maeght donnent le diapason dès l’entrée.
À travers une pratique quotidienne, où elle utilise à la fois le dessin, la peinture, la photographie, les archives ou la vidéo, elle développe une œuvre pleine d’autodérision, une sorte de livre d’heures à la fois noir et sensible, où fiction et documentaire se côtoient. Elle aime l’idée d’une mort drôle, monstrueuse, outrancière, mélancolique… Ses interviews, réelles ou fictives, ses dessins radiophoniques, son Musée des Titres et sa collection d’articles complètent son genre d’inventaire d’un monde à la fois fortuit et volontaire.
22 mars – 9 juin 2025