Pierre Tal Coat (1905-1985) a laissé une œuvre peinte, gravée et sculptée remarquable. Artiste phare de grandes galeries de son temps (Galerie Maeght, Galerie de France), il a été largement célébré de son vivant : représentation de la France à la Biennale de Venise en 1956, rétrospective au Japon en remerciement du prêt de La Joconde par la France en 1975, rétrospective au Grand Palais en 1976, exposition au New Museum of Contemporary Art de New York en 1985. Il a été l’ami et a collaboré avec certains des artistes et penseurs majeurs de son temps comme André Masson, Gertrude Stein, Alberto Giacometti, Georges Braque, Joan Mitchell, André du Bouchet, etc. De ses débuts figuratifs et expressionnistes aux toiles abstraites de sa maturité, Tal Coat a travaillé à restituer l’accord profond entre la peinture et la nature. La marche, ponctuée d’arrêts pour dessiner, a constitué pour lui une pratique intense et quotidienne, préparatoire à ses tableaux. À l’écoute de toutes les manifestations du monde vivant, ses recherches picturales l’ont mené à une maîtrise unique de l’espace, de la matière, des couleurs et de la lumière.
Qu’apporte l’œuvre de l’un des plus grands peintres du XXe siècle à l’écologie ? Que révèle-t-elle de notre rapport à la nature ? En quoi consiste cette « sensibilité » à laquelle la peinture de Tal Coat donne accès ? Tissant des liens avec des philosophes tels qu’Héraclite ou Arne Naess, ou bien des théoriciens aussi divers qu’Imanishi Kinji ou Vandana Shiva, Nature sensible éclaire l’œuvre de Tal Coat d’un œil nouveau, pour saisir toute la valeur de sa peinture à l’aune de la pensée écologique contemporaine.
Cet ouvrage a été conçu dans le cadre du programme de résidence Mémoires vives à La Résidence/Le Tremblay, initié par la Galerie Christophe Gaillard.