La Galerie Christophe Gaillard est heureuse d’annoncer sa nouvelle
exposition consacrée à l’artiste français Eric Baudart (né en 1972).
La pratique artistique de l’artiste est avant tout intuitive. Fasciné par la physicalité du monde et des choses qui l’entourent, Eric Baudart se réapproprie les objets pour mieux souligner la fin de leur vie « fonctionnelle ». L’exposition présentera un aperçu de son travail réalisé au cours des deux dernières années ainsi qu’une nouvelle série inédite.
— « Toujours plus fine la mouture, toujours plus fine »
« Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Élève très médiocre, la pratique artistique et du bidouillage auront vite fait d’écarter la rigueur de la science et de la philosophie par trop rébarbatives à mon goût. Me voilà aux beaux-arts où cohabitent dans une belle brocante belge qu’était ma tête, Warhol, Agnès Martin et surtout les œuvres autant que les écrits des Myth makers. Mon travail questionnait déjà la réalité du monde, sa physicalité, et/ou sa représentation mentale. C’est ici, dans cet aspect de ma relation sensible au monde qu’il se passe quelque chose. Mais cette « chose physique » n’est rien d’autre que l’espace qui me stimule.
Et parce que c’est l’art qui m’intéresse, je peux dire sans trembler que mon travail n’a pas grand-chose à voir avec cette histoire de physique. Il y a peu de choses, l’espace, la vie, la mort, mon acharnement sourd.
Mon travail, c’est être attentif, alerte. Il se résume pour l’essentiel à réunir et optimiser les conditions favorables à l’émergence d’une forme, d’une idée. À cet égard, la gestion du quotidien et du temps est la chose la plus importante. Une description détaillée de ce quotidien ne vous serait d’aucune aide : se lever, s’habiller, regarder la télévision, lire, dormir, vagabonder, et surtout, ne rien faire. En un sens, j’attends que les choses tombent du ciel. L’exercice consiste à ne pas manquer ces choses à l’image d’un Richard Serra qui, dans sa vidéo « hand catching lead », tente avec la main d’attraper les feuilles de plomb qui tombent à intervalles réguliers. Faire quelque chose, c’est éprouver sa « pertinence ». L’on pourrait dire que c’est prouver son existence même. Ensuite, je vis avec ce travail par intermittence, et je fini par le valider ou non ; c’est l’espace de l’atelier. L’objet réalisé doit m’apparaitre comme une évidence. Peu m’importe de « comprendre » le sens de cet objet, du moins, de mettre des mots dessus. Au contraire je maintiens une distance entre la forme et les mots. Je ne sais pas dans quelle mesure les mots, le langage, participe de mon travail. Ce que je crois, c’est qu’ils sont encombrants et fragilisent un processus mental déjà fragile. Je m’intéresse à la mouture des choses ainsi qu’aux lois qui les régissent. Mais si j’aime comprendre et saisir les choses, ce qui m’intéresse davantage encore, c’est de libérer le potentiel des choses qui m’entourent, de créer les conditions d’une ‘synthèse fulgurante’. Et au fond, peu importe le degré de réalisme. »
— « Toujours plus fine la mouture, toujours plus fine »
« Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Élève très médiocre, la pratique artistique et du bidouillage auront vite fait d’écarter la rigueur de la science et de la philosophie par trop rébarbatives à mon goût. Me voilà aux beaux-arts où cohabitent dans une belle brocante belge qu’était ma tête, Warhol, Agnès Martin et surtout les œuvres autant que les écrits des Myth makers. Mon travail questionnait déjà la réalité du monde, sa physicalité, et/ou sa représentation mentale. C’est ici, dans cet aspect de ma relation sensible au monde qu’il se passe quelque chose. Mais cette « chose physique » n’est rien d’autre que l’espace qui me stimule.
Et parce que c’est l’art qui m’intéresse, je peux dire sans trembler que mon travail n’a pas grand-chose à voir avec cette histoire de physique. Il y a peu de choses, l’espace, la vie, la mort, mon acharnement sourd.
Mon travail, c’est être attentif, alerte. Il se résume pour l’essentiel à réunir et optimiser les conditions favorables à l’émergence d’une forme, d’une idée. À cet égard, la gestion du quotidien et du temps est la chose la plus importante. Une description détaillée de ce quotidien ne vous serait d’aucune aide : se lever, s’habiller, regarder la télévision, lire, dormir, vagabonder, et surtout, ne rien faire. En un sens, j’attends que les choses tombent du ciel. L’exercice consiste à ne pas manquer ces choses à l’image d’un Richard Serra qui, dans sa vidéo « hand catching lead », tente avec la main d’attraper les feuilles de plomb qui tombent à intervalles réguliers. Faire quelque chose, c’est éprouver sa « pertinence ». L’on pourrait dire que c’est prouver son existence même. Ensuite, je vis avec ce travail par intermittence, et je fini par le valider ou non ; c’est l’espace de l’atelier. L’objet réalisé doit m’apparaitre comme une évidence. Peu m’importe de « comprendre » le sens de cet objet, du moins, de mettre des mots dessus. Au contraire je maintiens une distance entre la forme et les mots. Je ne sais pas dans quelle mesure les mots, le langage, participe de mon travail. Ce que je crois, c’est qu’ils sont encombrants et fragilisent un processus mental déjà fragile. Je m’intéresse à la mouture des choses ainsi qu’aux lois qui les régissent. Mais si j’aime comprendre et saisir les choses, ce qui m’intéresse davantage encore, c’est de libérer le potentiel des choses qui m’entourent, de créer les conditions d’une ‘synthèse fulgurante’. Et au fond, peu importe le degré de réalisme. »
Eric Baudart, octobre 2023.
Eric Baudart a fait l’objet d’expositions institutionnelles majeures telles qu'au Centre d’Art Contemporain d’Ivry - Le Crédac, Ivry-sur- Seine (FR), 2023 ; à la Fondation d’Entreprise Ricard, Paris (FR), 2011 ; à La Verrière - Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles (BE), 2008; au MARTA Herford Museum, Herford (DE), 2006.
Son travail a également été présenté dans le cadre d’expositions collec- tives au Bass Museum of Art, Miami (USA), 2015, au Petit Palais, Paris (FR), 2008 et au MAMCO - Musée d’Art Moderne et Contemporain, Genève (CH), 2007.
Ses œuvres sont présentes dans diverses collections telles que Lafayette Anticipations - Fondation d’entreprise Galerie Lafayette, Paris (FR), MAC/VAL Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine (FR), CNAP - Centre National d’Art Contemporain, Paris (FR), FRAC Artothèque Nouvelle Aquitaine, Limoges (FR), Museum of Fine Art, Boston (US), MAMCO - Musée d’Art Moderne et Contemporain, Genève (CH) ...
L’artiste a reçu de nombreux prix tels que le Prix Meurice pour l’art contemporain (2010), le Prix Campari (2007) et le Prix Gilles Dusein (2002).