Surface(s) / Prise(s) ou : La Fabrique de l'oeuvre
À la fin des années 60, après les expériences de BMPT et en réaction aux nouveaux réalistes qui prenaient comme matériau les rebuts de la société de consommation, les membres de Support/Surfaces ont voulu revenir à ce que Roland Barthes aurait pu définir comme un degré zéro de la peinture. Déconstruire la peinture et la sculpture impliquait dès lors - en écho à la pensée post-structuraliste - de mettre à jour ce que sous-tendait la fabrication d'une oeuvre : son châssis, sa toile, son cadre. Cette dénonciation prend notamment trois formes :
- Le refus du tableau comme « fenêtre » (Alberti) et de la surface comme support illusionniste : la forme elle-même n’est pas image et ne doit pas faire image.
- Le refus du tableau comme surface de projection de la subjectivité de l’artiste : travailler le support directement pour qu’en résulte une « image » qui n’ait pas été initialement prévue et qui ne puisse en aucun cas être liée à la puissance mystérieuse de l’acte créateur. Toute visée d’un quelque chose ou toute projection d’une image subjective en contredit la fonction première.
- Le refus de toute peinture antérieure qui masquerait le support : le processus artistique est l’enregistrement, la prise ou l’apposition répétée et son interaction avec les supports.
Surface(s) / Prise(s): Noël DOLLA, Sam FALLS, Ryan FOERSTER, Christian JACCARD, Fabian KNECHT, Guillaume LEBELLE, Oscar MURILLO, Bernard PAGES, Patrick SAYTOUR, Astrid SVANGREN, Claude VIALLAT, Hannah WHITAKER
Past exhibition
2014-01-25