À NOS ÉLANS
Exposition du 16 septembre 2023 au 4 février 2024
Commisariat : Léa Bismuth
Une exposition collective offrant une mise en espace unique du sous-sol jusqu’au premier étage, avec certaines œuvres inédites réalisées in situ : photographies, vidéos, installations, sérigraphie... Avec les artistes : Nicolas Boulard, Pierre Creton, Mathilde Girard, Lola Gonzàlez, Samuel Gratacap, Axelle Grégoire & Léa Habourdin, Bastien Mignot, Eva Nielsen, Pétrel I Roumagnac (duo), Mathias Schweizer, SMITH.
« La généalogie du projet de cette exposition remonte à 2019, date à laquelle Léa Bismuth réunit treize artistes. Dès le départ, le titre est donné — À NOS ÉLANS — pour dire une espérance, une amitié à l’œuvre, une improvisation, une mise en récit ouverte. Par-delà les pratiques artistiques et les thématiques, il s’agissait de fédérer des énergies. Les pensées du géographe Elisée Reclus et du cinéaste Jacques Rivette ont été immédiatement mobilisées. Les questions de géographie, d’écosophie, de pensée située, ont fait intrusion. Un désir : l’invention de nouvelles manières de vivre et d’agir, par l’art et la pensée. En une enquête sur les formes de vie qui nous conditionnent, mais aussi celles que nous pouvons imaginer.
C’est là que le réel a rattrapé la fiction, lors de l’apparition de la crise sanitaire en mars 2020. À cette date, les artistes ont été contacté·es pour continuer le travail. Au fil des semaines, des mois, les questions arrivaient : en quoi l’épidémie a renforcé l’inquiétude écologique présente à l’origine du projet ? Que nous a fait cette épidémie, directement et indirectement ? En quoi ces élans — désormais empêchés — étaient d’une certaine manière programmatiques ? En quoi la vulnérabilité de la vie bonne est entrée au centre du jeu ? Nous avons ensuite attendu. La date de l’exposition a été portée à 2023.
Le report de l’exposition est aussi l’enjeu d’une patience et d’une longévité qu’il s’agit de documenter pour sortir de la logique capitaliste du rendu de projet. On tiendra donc à considérer le travail, les travaux de chacun·e, depuis l’empêchement et le retard, en accumulant, documentant, archivant tout ce qui arrive pendant ce temps. Autre question à laquelle nous avons été confronté·e·s : la diversité de nos pratiques. Nous sommes auteurs, autrices et artistes, par la fabrication d’objets réflexifs, de même que par nos actions de transmission d’un savoir en mouvement.
Nous avons décidé de penser ensemble à partir de nos diffractions. Le pari est grand, mais c’est uniquement par là qu’une pensée nouvelle est susceptible d’émerger aujourd’hui : par l’hybridation. La « recherche-création », comme nous l’entendons, dépasse le rapport individualisé de l’artiste à son objet et à sa discipline pour élargir le champ de l’expérimentation via la fabrique de temporalités, de structures, de communautés et de langages autres, venant troubler les binarismes art/académie, pratique artistique/ écriture théorique. En cela, il s’agit de tenter une mise-en-œuvre écosystémique, par la production d’expériences discursives inédites. Nous souhaitons en fait mettre en commun nos communs (nos expériences et convictions du « collectif »).
Nous partons de nos capacités et spécificités visuelles, architecturales, dramaturgiques, performatives, cinématographiques et analytiques, philosophiques et littéraires, curatoriales et historiques, afin de réengager nos actions vers de nouveaux modes de saisie de la réalité que nous traversons, et dans laquelle nous nous débattons. De nombreux thèmes seront ainsi abordés dans l’exposition, et cela sans hiérarchie : de l’écologie à la cosmicité, de l’amitié à la sororité, des questions migratoires aux nouveaux récits mondiaux, des distorsions territoriales aux pensées inter-règnes (animaux, forêts, humains), de nos identités à nos différences. Et il sera aussi question de nos rêves. »
LABANQUE
44 Place Georges Clemenceau
62400 BÉTHUNE