À l'occasion des 800 ans de la pose de la première pierre de Saint-Pierre de Beauvais, un projet exceptionnel alliant patrimoine et création contemporaine a été lancé par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Hauts-de-France, en partenariat avec la Région Hauts-de-France, le Département de l’Oise, la Ville de Beauvais, le Diocèse de Beauvais Noyon et Senlis, et les Manufactures nationales.
Stéphane Couturier, lauréat de l’appel à projets lancé en 2024, a conçu deux tapisseries qui dialogueront autour des thèmes du bien et du mal. Ces œuvres se distinguent par leur interprétation contemporaine des visions de l’Apocalypse, un sujet traditionnel de la tapisserie médiévale, mais traité ici avec des éléments modernes et technologiques. L’artiste a imaginé des compositions puissantes et symboliques, dont les motifs rendront hommage à l’œuvre de Jean Lurçat et à d’autres maîtres de la tapisserie. Les tapisseries s'inscrivent par ailleurs dans une démarche de création soutenue par les technologies récentes telles que l’intelligence artificielle pour la création de motifs et de symboles.
Un mariage entre tradition et innovation artistique
Ce projet prend la forme d'une grande commande publique portée par les Manufactures nationales, qui renouent ainsi avec la tradition de la tapisserie tout en intégrant une dimension moderne. La collaboration avec des artistes contemporains permet d’explorer de nouveaux horizons artistiques tout en rendant hommage à un savoir-faire séculaire.
Les œuvres seront réalisées à la Manufacture nationale de Beauvais, établie en 1664 par Louis XIV sur la route des Flandres et spécialisée dans la création de tapisseries de basse lisse, réalisées sur métier horizontal. Un travail supplémentaire de rehaussement de ces tapisseries sera réalisé grâce à la collaboration avec les ateliers d’Alençon pour les broderies et la Manufacture nationale de Sèvres pour l’ajout de perles en porcelaine. Ces éléments enrichiront encore l’aspect artistique et décoratif des tapisseries.
Les facsimilés de la tapisserie sont d'ores et déjà visibles dans la Cathédrale. Le tissage des deux tapisseries demandera quant à lui deux années de travail.
