Smith

par Christine Ollier
Christine Ollier, 2017
couverture souple

Editeur: André Frère.

ISBN: 979-10-92265-64-4

Dimensions: 19 x 14 cm

pages: 128 pages
€19

«SMITH est artiste « depuis son plus jeune âge », comme l’énonce si justement cette expression. Nous nous sommes rencontré(e)s peu de temps après son diplôme de l’Ecole nationale de photographie d’Arles. C’était son deuxième diplôme, pas le dernier. Il y avait déjà eu Hypocagne, puis un Master en Philosophie, et il y aurait celui du Fresnoy les années suivantes. C’est d’ailleurs au cours de ces dernières que SMITH fit son entrée à la galerie Les filles du calvaire, dont j’ai été la DA pendant plus de vingt ans.
Je découvrais SMITH lors d’une exposition personnelle qui mettait en évidence une approche sensible de son entourage. Les portraits et les paysages de divers formats, associés dans l’accrochage offraient une délicate ouverture sur un monde jeune et fragile d’êtres humains en devenir de leur genre et de leur identité. C’était personnellement la première fois que je faisais face à un travail aussi juste, porté par une véritable complicité, tout en étant associé à une mise à distance.
Ce sujet est habituellement traité avec provocation et une relative démesure, comme si ce « milieu » ne pouvait vivre que dans une atmosphère brutale et uniquement selon un mode protestataire. Chez SMITH c’était tout le contraire. Du coup, le message passait selon un mode humaniste et le geste devenait poétique. J’ai adoré cela. Sans doute, il y avait-il correspondance avec mon propre cheminement.
On me dit souvent punk, féministe et militante, alors que je suis certes un peu rock’n roll mais surtout éthiquement engagée, généreuse et humaniste, selon l’ancien sens renaissance de ce terme. J’ai dépassé il y a bien longtemps mon désespoir vitupérant d’anarchiste utopiste adolescente. Mais ce passé ainsi que douceur humaniste ont pu éventuellement nous rapprocher.
Ce soir-là nous discutâmes longtemps derrières les étagères. SMITH était incroyablement timide et pourtant si présent(e) lors de ce discret face à face. J’eus une tendre attirance intellectuelle pour cette jeune et fragile personne dont le cerveau semblait tourner à cent à l’heure.
Cet(te) artiste capte ce qu’il/elle voit à travers son prisme de vie, sans jugement ni hiérarchie, juste sa propre distance au réel – parfois avec beaucoup d’innocence. L’intime de sa vie se mêlait totalement à son travail à l’époque. Aujourd’hui c’est un peu différent, car si ses modèles sont toujours ses muses, elle a tendance de plus en plus à les choisir, à les séduire plutôt qu’à les recruter, pour qu’ils adoptent et s’immergent dans son univers fictionnel. Celui-ci peut alors prendre alors le pas sur la réalité de leur être, comme si l’artiste leur offrait une vie parallèle… Nous en reparlerons».
Christine Ollier (extrait de la préface).

Il trouve alors refuge dans la contre-culture du surf et produit des images pour le National Geographic et Surfer Magazine, il décide alors de voyager.
Pam a quitté l’Australie à 20 ans, après avoir accepté un emploi en tant que photographe auprès d’un astrophysicien. Ensemble, ils partent en Volkswagen de Calcutta à Londres. Cette aventure a été une source d’inspiration, et le Voyage est resté un maillon essentiel et continu dans son développement créatif et personnel.
Comme Gary Dufour l’a noté dans son essai sur l’océan Indien (Steidl, 2000): «Chaque photographie est façonnée par les incidents vécus par le voyageur. Chaque photo est l’enregistrement d’une expérience, l’histoire personnel d’une rencontre quelque part dans le monde. Chaque séquence fait partie d’une histoire qui se développe plutôt qu’un simple enregistrement d’un lieu observé.
Chaque voyage enrichit sa production, les photographies de Pam ne sont pas les images accidentelle d’un touriste».
Pam emmène le spectateur dans des voyages à travers le monde, et l’on retrouve dans ses photographies une intensité souvent surréaliste, correspondant à la prise de conscience sensorielle accrue de ses voyages. Son travail implique souvent un voyage intérieur, qui correspond avec le voyage physique.
Son travail dans les pays asiatiques, en Europe et en Australie à été largement publié par les magazines ainsi que ses images sur les cultures de l’océan Indien Rim : l’Inde, le Pakistan, le Myanmar, le Yémen, la République de Tanzanie, Maurice, Madagascar. Les images laissent le lecteur, comme le dit Tim Winton dans l’ouvrage Going East (Marval, 1992), «reconnaissant d’avoir été pris si mystérieusement par surprise et embarqué si doucement à l’étranger.»

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