Photographies argentiques, tirages sur dibond, aluminium brossé, cadres en bois brûlé (cryptomeria japonica)
Analog process, print on brushed aluminium, burnt wood frame (cryptomeria japonica)
Le corps de l’artiste s’est déjà fait l’hôte de plusieurs œuvres implantées : de la puce électronique pour ressentir la chaleur des fantômes, à la météorite contenant des acides aminés...
Le corps de l’artiste s’est déjà fait l’hôte de plusieurs œuvres implantées : de la puce électronique pour ressentir la chaleur des fantômes, à la météorite contenant des acides aminés extraterrestres, en passant par le magnet lui permettant de ressentir les champs magnétiques. SMITH accueille à présent, à travers la pratique de la dieta (régime consistant à consommer une plante dite “maîtresse”, afin de recevoir son enseignement) “l’esprit” de plantes venant s’hybrider avec le sien.
Il s’agit ici de faire corps avec le tout-autre, d’exhausser son regard, son point de vue, sa conscience pour y faire place à d’autres perceptions du monde, où les frontières entre les genres, les règnes, les espèces s’amenuisent - où l’horizontalité et la transitivité remplacement l’exclusivité, l’opposition, la domination. Cet ensemble de 12 tirages photographiques nommé « Les maîtresses », regroupe des portraits hallucinés de plantes réalisés dans la forêt une nuit, dans un état non-ordinaire de conscience. Le titre évoque les plantes « maîtresses », ainsi nommées par la médecine traditionnelle amazonienne, en vertu de leur faculté à transmettre des savoirs au travers de visions (visuelles, auditives, oniriques...) et intuitions. Ces plantes-maîtresses, au savoir et pouvoir de guérison exceptionnels, essentiels, sont aujourd’hui grièvement menacées par la déforestation galopante de l’Amazonie qui anéantit, dans notre indifférence quasi-totale, aujourd’hui et de manière irréversible, des dizaines de milliers d’espèces.
Capturées par un appareil photo argentique, à la pellicule altérée plusieurs fois par les rayons X des contrôles douaniers, ces portraits scintillants, spectraux, semblent étrangement traduire la singularité, la personnalité, la vie propre de ces plantes enseignantes.
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The artist's body has already played host to several implanted works: from a microchip for sensing the heat of ghosts, to a meteorite containing extraterrestrial amino acids, to a magnet enabling him to sense magnetic fields. SMITH now welcomes, through the practice of dieta (a diet consisting of consuming a so-called “master” plant in order to receive its teachings), the “spirit” of plants hybridizing with his own.
Here, it's a question of becoming one with the all-other, of heightening one's gaze, point of view and consciousness to make room for other perceptions of the world, where the boundaries between genera, kingdoms and species become blurred - where horizontality and transitivity replace exclusivity, opposition and domination. This set of 12 photographic prints, entitled “Les maîtresses”, features hallucinatory portraits of plants taken in the forest one night, in a non-ordinary state of consciousness. The title evokes “master” plants, so named by traditional Amazonian medicine for their ability to transmit knowledge through visions (visual, auditory, dreamlike...) and intuitions. These master plants, with their exceptional, essential knowledge and healing powers, are today seriously threatened by the rampant deforestation of the Amazon, which is irreversibly wiping out tens of thousands of species with almost total indifference.
Captured by a silver camera, its film repeatedly altered by the X-rays of customs controls, these scintillating, spectral portraits seem strangely to convey the singularity, the personality, the very life of these teaching plants.