g = 9,8 N.kg-1: Dave HARDY, Keiji UEMATSU, Letha WILSON

2019-04-11 Paris / Main space

Rendre perceptibles les phénomènes d’attraction des corps et des matériaux et donner à voir les relations secrètes entre les objets et les espaces qu’ils occupent, tel pourrait être le programme de cette exposition qui réunit Keiji Uematsu (1947, Kobe, Japon), Dave Hardy (1969, Brooklyn, Etats-Unis) et Letha Wilson (1976, Honolulu, Hawaii).

Usant des qualités essentielles et physiques des matériaux qu’ils travaillent, leurs oeuvres révèlent les forces qui agissent sur l’espace et défient les lois de la gravité.

 

Keiji Uematsu, associé à l’art conceptuel et au mouvement japonais Mono-Ho de la fin des années 1960, explore les rencontres entre les matériaux naturels et industriels, qu’il sélectionne pour leur simplicité brute, et leur environnement. Dans ses dessins, il imagine de façon sérielle des situations et des dispositifs à l’équilibre précaire qui se donnent comme de nouveaux systèmes de mesure de l’espace. Sa pratique pluridisciplinaire cherche à mettre en tension les énergies qui organisent le monde et la matière pour réinventer, chaque fois, la perception que nous en avons.

Dave Hardy questionne aussi par ses sculptures les lois qui régissent notre univers, leurs interactions, leurs points d’harmonie. Associant à des matériaux industriels réemployés des objets collectés dans notre quotidien, il compose des structures autonomes de différentes tailles qui paraissent déroger aux principes élémentaires de l’équilibre et de la gravité, avec l’emphase des formes impossibles. Les contradictions, les contorsions qu’il inflige à la matière repoussent les limites de la physique et engagent le spectateur au corps à corps.

Letha Wilson, elle, éprouve nos rapports à l’espace par une hybridation savante et riche des matériaux. Les images qu’elle collecte dans les canyons et les déserts de l’ouest américain pour les révèler sur le béton, les éléments naturels qu’elle photographie puis qu’elle imprime à la matière géométrique, en somme, le nouveau régime physique qu’elle impose aux images redéfinit la notion même de paysage.